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Un qui veut traverser

Quitter son pays illégalement n’est plus seulement aujourd’hui un acte lié à des circonstances particulières, locales ou momentanées, mais un phénomène continu, massif et planétaire. En Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord, partir sans autorisation administrative est devenu une nouvelle forme de l’économie de marché, dans laquelle des dizaines de milliers d’individus sont contraints à chaque instant de risquer leur vie. Traverser, atteindre l’autre côté, ou mourir. Et il ne s’agit pas de découverte, d’aventure ou de conquête, mais d’exil, de mort, de survie, de fuite.

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Un qui veut traverser

Texte et interprétation : Marc Soriano
Création sonore : Sigolène Valax
Conception lumière-vidéo : Marc Baylet-Delperier
Mise-en-scène : Marc Soriano avec la collaboration artistique d’Esther Marty-Kouyaté
Production : Théâtre Suivant
Coproduction : l’Amin compagnie théâtrale,
Immatérielle Production, la SPEDIDAM
Avec le soutien de la Ménagerie de Verre, Paris.
Lauréat 2012 du CNT.
Accueilli par le Théâtre du Rond-Point, Coup de cœur du comité littéraire.
Finaliste du prix de Guérande, pdt Joël Jouannea
Lauréat du comité influenscènes.
Sélectionné par le Panta théâtre de Caen.
Publié par la revue Po&sie, Michel Deguy.
 

Synopsis

La forme prise par la pièce s’oriente clairement vers un récit, une sorte de didascalie générale qui indique ce que font et disent les personnages. Les dialogues, à deux, à trois et parfois plus, occupent une place importante mais sont pris dans le fil du récit.

Ce « Un » qui veut traverser est un héros sans identité précise. Il se définit juste par cette volonté de quitter son foyer. Il représente à lui seul la masse des clandestins, d’où qu’ils partent. Sa nationalité importe peu, elle n’est jamais donnée. Il est d’un pays d’où il est interdit de partir. Il sera aussi bien ouvrier d’usine, géographe, journaliste. Au fil du récit, c’est comme s’il se démultipliait selon différentes trajectoires, comme s’il pouvait mourir et renaître. Sur scène il y a un homme qui porte toutes ces histoires, qui les a toutes vécues, de près et de loin, témoin fictif, chambre d’écho où mille vies se rejouent par la magie de la parole. Il est l’intermédiaire qui permet au spectateur d’entrer dans ces odyssées de la migration illégale.

La figure «qui veut traverser » se démultiplie au fil du récit. Comme le ressac, ce personnage générique part et revient, chaque fois ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, charriant plusieurs espace-temps, plusieurs situations qui se croisent par moment. Mais comme si le récit se recommençait sans cesse, envisageait des possibilités. Les sauts d’une possibilité à une autre permettent à la fois des sauts dans le temps et dans l’espace. Comme s’il s’agissait d’un montage de séquences au cinéma, on passe du rivage à la pleine mer dans un va-et-vient qui n’a d’autre justification que les caprices du récit.

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